Olivier Guyonvarch, conseiller de presse de l'Ambassade de France en Chine, ne cache pas sa fierté devant le succès considérable des années croisées France- Chine. "Sans aucune doute, la France et la Chine ont réussi à organiser ensemble un grand événement, les Années croisées France-Chine, qui ont remporté un succès sans précédent, tant dans l' histoire de la Chine que dans celle de la France".
Sur l'initiative des chefs d'Etat des deux pays, les Années croisées France-Chine ont couvert la période allant d'octobre 2003 à septembre 2005. C'est la première fois que la Chine organise une année culturelle avec un pays étranger, alors que la France avait déjà eu ce type d'échanges culturels avec de nombreux pays. Mais selon le comité d'organisation du c?té fran?ais, ce sont les années culturelles conjointement organisées avec la Chine qui ont connu le plus grand succès, par rapport aux autres années culturelles organisées sur le territoire fran?ais.
Le premier volet des Années croisées, l'Année de la Chine en France, s'est achevé le 2 juillet 2004 par un feu d'artifice au Chateau de Versailles. Il s'est attaché à organiser un ensemble considérable de rencontres entre la France et la Chine afin de permettre à un vaste public de mieux conna?tre la richesse de la culture chinoise dans toute sa diversité, sa culture ancienne et ses créations contemporaines. Pendant l'Année de la Chine en France, plus de 400 manifestations ont été organisées sur l'ensemble du territoire fran?ais et elles ont attiré un total de plus d'un million de visiteurs sur l'ensemble des expositions. Le défilé du Nouvel An chinois sur les Champs Elysées, qui s'est déroulé au moment de la visite en France du Président chinois et du 40ème anniversaire des relations diplomatiques franco-chinoises, a quant à lui réuni plus de 200 000 personnes. L'Année de la France en Chine a été inaugurée les 9 et 10 octobre 2004 à l'occasion de la visite d'Etat du président Jacques Chirac. Après s'être très largement ouverte aux expressions les plus diverses de la culture chinoise en 2003-2004, la France se présente à la Chine en venant à sa rencontre dans un esprit de partage et de dialogue. Plusieurs centaines de manifestations sont ainsi organisées à travers le territoire chinois d'octobre 2004 à septembre 2005 pour présenter au public chinois les différentes facettes de la créativité fran?aise. Les chefs d'oeuvre du patrimoine y sont mis en valeur autant que le dynamisme de la scène artistique contemporaine ou les grandes réalisations scientifiques et techniques fran?aises. La presse chinoise a souligné pour sa part que l'Année de la Chine en France constituait un événement culturel sans précédent dans l'histoire des relations entre la Chine et la France, mais aussi le premier échange culturel de cette envergure organisé à l' étranger depuis la fondation de la République Populaire de Chine.
"Par les années croisées, les peuples fran?ais et chinois ont entretenu une intimité véritable", estime Guyonvarch. Depuis l' antiquité, les deux peuples nourrissent une solide et réelle amitié, mais depuis 2004, ces relations amicales ont franchi un cap et les deux pays sont devenus comme une famille, confie ce fran?ais fanatique de la culture chinoise qui vit et travaille en Chine depuis des années.
"Les Chinois et les Fran?ais ont une fascination réciproque", observe Wu Jianmin, recteur de l'Institut des diplomates de Chine et diplomate réputé qui vit entre la France et la Chine depuis une quarantaine d'années.
Pour les Fran?ais, la Chine représente la culture mystèrieuse de l'Orient. Les objets artistiques chinois tels que les soieries, les porcelaines ou les livres anciens, sont très prisés par les familles fran?aises. Le président fran?ais Jacques Chirac est en particulier un grand expert et fanatique de la culture orientale, et surtout de la culture chinoise.
A la question : "Quel pays voulez vous le plus aller visiter ?", la réponse des Chinois est quasiment toujours la France. Tout le monde en Chine sait quelque chose sur la France : la Révolution, la littérature, le romantisme.
"En fait, notre but n'est pas commercial. Ce n'est pas pour développer les échanges économiques que nous avons organisé les années croisées", reconna?t le conseiller de presse. Les deux pays jouissent d'une longue histoire et ils veulent protéger la diversité de leur culture. Par les échanges culturels, les deux peuples arrivent à se conna?tre véritablement et deviennent de vrais amis. "En dehors de toute considération commerciale, nous aspirons à une coopération substantielle et complète, du fond du coeur", souligne-t-il. Même sur le plan économique, la sincérité et l'humanité comptent, et c'est avec la connaissance profonde les uns des autres que l'on peut prolonger les relations, affirme-t-il.
Bien que le volume des échanges commerciaux entre la Chine et la France ne soit pas placé dans les priorités, les deux pays ont réussi à communiquer sur le plan culturel, "Evidemment, c'est le plus difficile", dit Olivier Guyonvarch. Parce que la culture est l'identité d'une nation, la richesse nait des croisements entre les cultures différentes, c'est aussi le secret de la grande réussite des années cultuelles, analyse le diplomate fran?ais.
Le deuxième volet des années croisées France-Chine va bient?t prendre fin en Chine. Mais cela ne signifie pas la fin des échanges culturels entre les deux pays et ses deux peuples. "La porte des années culturelles est fermée, mais une porte pour davantage de communication et de dialogue dans tous les domaines entre les deux peuples s'ouvre désormais", affirment d'une même voie Olivier Guyonvarch et Wu Jianmin, ex-ambassadeur de Chine en France.
xinhuanet
2005/09/19
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