? La Chine ne représente pas une menace pour l'environnement. Cette affirmation n'a ni fondement au niveau des faits ni au niveau du droit international ?, a précisé le Journal n°1 des Finances et de l'Economie (Di Yi Cai Jing Ri Bao) en reprenant le rapport rédigé par des experts chinois et étrangers à la fin de la 5e réunion de la troisième édition du Comité de coopération internationale sur l'Environnement et le Développement de la Chine qui s'est cl?turée le 12 novembre à Beijing.
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Selon ce rapport intitulé ? Perspectives et issues de l'environnement et du développement de la Chine ?, l'influence sur l'environnement extérieur due au développement économique et commercial de la Chine ne s'oppose pas aux exigences de l'OMC. Au contraire. La Chine a participé, de manière responsable et efficace, à l'élaboration des traités internationaux sur l'environnement et a tenu ses engagements, précise le rapport. Si on se penche sur les avantages économiques que le développement chinois a apportés aux autres pays, la menace que peut constituer la Chine sur les ressources naturelles et l'environnement du monde a été exagérée. A l'inverse, les bienfaits de la Chine sur l'environnement global ont été quant à eux totalement négligés, ajoute le texte.
Pour Huguette Labelle, ancienne présidente de l'Agence canadienne de développement international, le développement de la Chine a entra?né objectivement une influence sur l'extérieur. Elle a ajouté que le gouvernement chinois qui ? envisage consciencieusement ce problème a pris des mesures positives ?. Selon Mme Labelle, les médias occidentaux ont exagéré l'influence de la Chine sur l'environnement, voire ont parlé de ? menace ?. Elle a fait le parallèle avec le soit-disant ? néo-colonialisme de la Chine en Afrique ? dont parlent souvent les principaux médias occidentaux. ? Cela ne correspond pas aux faits ?, souligne-t-elle.
? Nous avons évalué l'influence de la Chine sur l'environnement extérieur au travers d'enquêtes et d'une analyse du droit international ?, explique Song Jian, ancien membre du Conseil des Affaires d'Etat de Chine. Il a ajouté que les activités commerciales chinoises qui ont été accusées de dégrader l'environnement comme le commerce du pétrole, des minerais, le commerce légal de bois, etc, figurent parmi les activités commerciales libérales autorisées par le système législatif de l'OMC même si elles ne sont pas prises en compte par les accords multilatéraux sur l'environnement. Et de préciser que dans un esprit de libéralisme, la Chine maintient des coopérations avec ses partenaires commerciaux, sans violer le droit international.
Pour M.Song, même si les relations commerciales entre la Chine et ses partenaires ont entra?né une certaine influence sur l'environnement, la Chine n'est pas la seule responsable. Il faut aussi prendre en considération les producteurs et les autres acteurs commerciaux de la cha?ne des produits, sans oublier les pays occidentaux qui en sont au final les consommateurs.
? Seuls des cas particuliers isolés d'impact sur l'environnement sont dus au fait que le droit international n'est pas strictement appliqué ?, a affirmé Song Jian en citant comme exemple l'importation illégale d'ivoire en Chine. Mais pour l'ancien membre du Conseil des Affaires d'Etat, la Chine est aussi ? une victime ?, par exmple de la contrebande de la laine fine d'antilopes tibétaines sur le marché international qui a menacé cette espèce animale.
Ce rapport indique aussi que le développement de la Chine a une influence sur l'environnement extérieur. Et inversement. En effet, la structure commerciale de la Chine est principalement basée sur l'exportation de marchandises. Ce qui pollue le pays. La Chine souffre donc d'un impact plus grand sur son propre environnement. Par contre, les bienfaits sur l'environnement qu'elle peut apporter à d'autres pays sont presque entièrement négligés, prévient le rapport.
? L'impact du développement chinois sur l'environnement est la conséquence de l'industrialisation internationale ?, dit Mme Labelle. Et d'ajouter que dans la mondialisation, la Chine est le principal site de consommation et de pollution des ressources, mais aussi la victime.
Il est donc nécessaire, selon Mme Labelle, de ? renforcer la gestion globale et d'empêcher le chamboulement du marché international ?. Aucun pays ne peut indépendamment résoudre ce problème, poursuit-elle. Et de conclure qu'en exagérant l'impact de la Chine sur l'environnement extérieur, cela risque de limiter le droit du développement de ce pays.
Song Jian et Huguette Labelle estiment tous deux que la soi-disant ? menace de la Chine sur l'environnement ? est un jugement moral subjectif et non basé sur le droit international. Actuellement, il existe encore des ? zones d'ombres ? dans le droit international et il est nécessaire de les améliorer à travers une coopération internationale sur l'environnement.
China.org.cn
2006/11/15 |